Sous la Neige - Jour 4 : Hard Work

Musique : 7 heures du matin - Jacqueline Taïeb

Il est 7 heures du matin

Faut s’réveiller

Ah, j’ai sommeil !

Je soupirais en mettant mon oreiller sur mon visage, je n’avais vraiment pas envie de me lever mais j’allais commencer ma toute première journée au taff. Je me suis cru à mon ancienne vie mais en voyant ma chambre c’était 6 ans en arrière, l’époque de la « sérénité ». Le mot me revient pile au moment où je vois le cadre, je lâchais un soupir en balançant l’oreiller à l’autre bout de la pièce.

- Bon sang ce n’est pas le moment ! Pff …

Je sors ma tenue de boulot du placard sous hésitation puis je l’enfilais tranquillement, mon frère passera me chercher à 8h30 après avoir déposer les petites à l’école. Avant j’étais directrice financière et maintenant je suis l’assistance de mon directeur c’est-à-dire mon idiot de frère, franchement les réunions et les coups de fils m’ennuyaient particulièrement mais ça me faisait passer le temps. En repensant aux soirs après le boulot, j’allais me rendre au mémorial du 11 Septembre pour admirer les roses blanches déposés sur quelques noms des victimes, ça paraît glauque mais je trouve ça touchant.

Puis quand j’avais des congés et des vacances, je me rendais à Toronto pour aller me balader dans un par faire quelques photos de geais bleus qui passaient.

- En voiture Simone ! Cria mon frère dehors en klaxonnant.

Je pouffais de rire puis je le rejoins dans la voiture. Je saluais Emilia et je lançais à mon frère :

- Dis … on dirait un bon vieux beauf en départ pour le camping.

- Ouh c’est punch line, éclata Emilia.

- Sale, sortit Nicolas dépité tout en conduisant tranquillement.

Durant dix bonnes minutes, j’admire les rues de la ville, les sapins décorés des magasins puis les passants. La saison de Noël est bel et bien présente mais pas la neige… La Neige…

- Bon ! prononça mon frère en claquant des mains. Je vous présente Clara Miller, il s’agit de ma petite sœur et ça sera désormais mon assistance et comme Emilia m’a proposé de travailler en tant que Directrice commerciale. Elle sera donc chargée de son service. Je souhaite la bienvenue à ma chère sœur et une très bonne continuation.

Les salariés applaudissent et viennent me serrer la main, j’avais tellement de noms à retenir et puis bosser des tâches inachevées de Nicolas.

Après cette petite réunion, je vois une tonne de pile de paperasse sur mon bureau et du courrier non déballés.

- Super …, soupirais-je.

Le téléphone de mon poste sonna et je décrochais sans regarder le numéro.

- Allo, Miller Incorpore secrétariat du CEO bonjour ?

- Noël, Joyeux Noël ! chanta mon frangin amusé.

- Pfff Nico … t’es sérieux, dis-je blasé en me frottant légèrement les yeux.

- Ça ne va pas trop crever ?

- Si … t’aurais pu faire un peu d’effort pour bosser un p’tit peu à la maison, soupirais-je.

- Tu sais que le boulot et la maison ce n’est pas la même chose ?

- Oui et ?

- Et bien ce n’est pas bon … toi t’as dû travailler trop à New York !

- Non c’était franchement cool même si …

- Attends j’arrive ! coupa mon frère

Je raccrochais pile en même temps et il débarque une minute après sans toquer.

- Du coup tu disais ? demande-t-il innocemment.

- Je disais que non c’était franchement cool même si le pays et le Big Apple soit littéralement différent … ce n’est pas la même ambiance …, soupirais-je

- Mais tu sais que j’étais surpris que tu t’en aille partir à l’étranger … J’avais cette impression que tu fuyais quelque chose ou que tu cachais quelque chose de complexe pour nous … d’habitude tu étais toujours là et … tu reviens 6 ans après et surtout avant Noël !

Mon stylo me tomba des mains et je mordis ma lèvre inférieure pour éviter de craquer.

- Je … je ne veux pas en parler, répondis-je en silence.

- Tu n’es pas obligé d’en parler, m’assura-t-il

Emilia toqua à la porte pour faire le chemin du retour, on finit de discuter de l’ambiance à New York et on retourna dans la victoire.

Je regarde la vue de la ville au balcon de mon appartement, j’ai laissé allumer une bougie pour la poser à côté de moi et je repensais à ce que me disait Nico.

« J’avais cette impression que tu fuyais quelque chose ou que tu cachais quelque chose de complexe pour nous. »

- Si seulement vous pouviez comprendre ce genre de situation…, murmurais-je en fixant la flamme de la bougie.